Les gens sont souvent surpris que je puisse aborder tous les sujets avec mes clients.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que je ne coache pas un problème, mais une personne. Qui arrive dans mon bureau avec son lot de doute, d’espérance, de créativité, d’énergie et souvent de peur.
C’est le client qui sait de quoi il a besoin et quand il en a besoin, c’est lui qui choisit le sujet que l’on va traiter lors de chaque séance. Ce ne sera pas nécessairement dans la continuité de la séance précédente, ce que l’on pense parfois être « dans tous les sens » finissant toujours par former un tout riche d’enseignement.
Bien sûr, la quasi-totalité de mes clients viennent à moi pour traiter un sujet professionnel. Mais peut-on imaginer un vrai travail qui isolerait ce sujet du reste de la vie ? Nos vies (professionnelle, familiale, amicale, sociale…) ne sont-elles pas poreuses entre elles ?
De toute évidence la vie professionnelle a un impact sur toutes les autres : temps accordé à la famille, à un hobby, niveau de revenu, lieu de travail, mobilité… Et donc à l’inverse, la place et la forme que prendront les autres vies impacteront la vie professionnelle : voulez-vous plus de temps pour peindre ou pour voyager, vivre en ville ou à la campagne, aller à l’opéra une fois par semaine ou dîner tous les soirs avec vos enfants ? Votre vie professionnelle nécessitera les aménagements idoines.
Ces contradictions apparentes, ces débats intérieurs, il m’appartient d’aider mes clients à les résoudre, j’ai envie de dire réduire, comme on réduit une fracture. Parce que bien souvent, ce qui semble impossible à résoudre peut l’être dès lors que l’on change d’attitude, de paradigme.
Pour cela, il faut peler les couches d’identités, de rôles anciens que l’on s’est construits peu à peu et retrouver son être vrai. C’est donc la première démarche je mettrai en place avec mes clients, et bien entendu cela se fera en prenant en compte tous les aspects de sa vie. La recherche des valeurs indispensables à l’épanouissement d’une personne se fait de façon globale, et la vie professionnelle, si l’on veut qu’elle soit réussie, doit de toute évidence respecter ces valeurs et les faire vivre.
Je ne suis donc coach « en » rien, mais coach d’hommes et de femmes à la recherche d’un épanouissement total, qui leur permet de réconcilier bien-être et performance.
Mon saboteur …
… doute que : son contrat soit signé, sa promotion possible, son document délivré , son vol confirmé, son canapé livré, ses invités à l’heure , sa réservation acceptée , etc …
C’est un négativiste invétéré.
Il faut pourtant fuir ce trait de caractère ou plutôt ce caractère d’un trait : tranché , abrupt entièrement porté vers ce qui de toute façon ne marchera pas .
Car dit-il , le monde est ainsi fait, il va mal . Le résultat attendu est forcément négatif puisque la matrice de construction des choses est mauvaise.
Alors notre saboteur en fait sa veine de vie ; le non qu’il vous inflige est jouissif , le oui que vous lui rétorquez une gifle .
Ce cassandre du quotidien , petit épicier du malheur , ne raisonne pas , il est dans l’humeur, la mauvaise évidemment .
Il ne se décourage jamais , aucune succession de bonnes nouvelles de le détourne de sa vision désespérée des choses . Bien au contraire, ce ne sera qu’un exemple confirmant une règle bien établie. Tout va mal, toujours .
Une bonne nouvelle ( la meilleure place dans un restaurant bondé où pourtant vous n’aviez pas réservé ) , lui arracherait presque un rictus de mécontentement, car sa (mauvaise) foi serait mise à mal .
Vous en profitez alors pour vous moquer de son pessimisme congénital, il le ressentira comme un affront , une véritable humiliation . Notre homme ( oui car c’est souvent un homme ) n’a pas le sens de l’humour.
L’annonce d’un succès à venir le paralyse. Le voici désemparé devant une promesse de joie certaine.
Oui mais attends dit-il , ce n’est pas encore fait …. Et dans la foulée il imagine le dommage collatéral de ce moment heureux …
Je vous le dis , c’est un professionnel de la déprime. Mais le comble , c’est qu’il est n’est même pas déprimé lui-même ; il est déprimant pour les autres … Cet homme est immunisé contre le bonheur .
Il ne risque rien de bien. N’est donc jamais décu.
Car très souvent vous observerez que ce non croyant est superstitieux.
Le religieux cultive l’espérance au moins .
Cet athée n’est même agnostique, la culture du doute lui est trop épuisante.
Dans ses rares versions de croyant, il ne pratique pas par véritable conviction religieuse , mais par des petits arrangements avec les cieux afin qu’ils lui soient cléments .
Si Dieu veut , Inch’allah …
Remettant sur les forces divines le soin d’un bonheur inespéré, de crainte qu’une quelconque responsabilité personnelle ne soit la preuve d’un déterminisme possible sur les choses …
Notre saboteur est un petit vicieux … car secrètement il espère que les choses vont quand même bien se passer au moins pour lui mais se garde d’en exprimer l’espoir … En cas d’échec il aura eu raison ..
Notre saboteur vit dans une boite à chaussures dont les quatre côtés sont tagués du même slogan :
No future !
Si par malheur survenait un bonheur, il le chérirait précieusement et se garderait d’en faire la moindre publicité . De peur qu’il ne se sauve ou d’être pris en flagrant délit de joie.
Cet angoissé fuit la potentialité d’un bonheur possible, d’une existence heureuse. Ses certitudes triviales sur un monde qui va mal l’arrachent à la complexité de l’existence.
Il est tout puissant car notre saboteur sait qu’il a raison sur un point : la vie est dramatique puisqu’elle se termine mal.
Il a donc conscience que l’Histoire lui donnera raison. Un jour .
Ramzi SAAB