Place au Grand Moi

Je voudrais encore une fois saluer les auteurs de portraits de saboteurs. Je sais qu’en se prêtant à cet exercice, ils ont beaucoup appris sur eux-mêmes, mais ont aussi beaucoup appris aux autres et nourri bien des réflexions. Qu’ils en soient remerciés.
Je ne vais pas clore l’ère du saboteur, car certains m’ont promis qu’ils allaient bientôt nous faire cadeau du leur, mais je voudrais vous présenter celui qui prendra de plus en plus de place au fur et à mesure que vous aurez fait perdre de la puissance à votre saboteur : le Grand Moi.

Chacun de nous connaît, à des degrés divers, son saboteur. Aucun d’entre vous ne m’a dit ou écrit qu’il ne comprenait pas du tout de quoi il s’agissait (pour mémoire pour ceux qui prennent la chose en cours de route : http://paulinecharneau.wordpress.com/2013/05/21/et-si-la-paresse-cachait-la-peur/).

Et je sais que nombreux sont ceux qui, bien que ne se croyant pas capable d’en écrire le portrait (quelle belle illustration, quel ultime combat du saboteur qui parvient à censurer toute tentative de biographie !), nombreux donc ceux qui en ont suivi cet été le feuilleton et se sont sentis intimement concernés.

Un personnage moins facile à révéler est le Grand Moi (en anglais magnificient self, ça a plus de souffle mais supporte mal la traduction…).

Mais enfin, gardons l’idée qu’il s’agit de quelqu’un de magnifique. Bien sûr notre éducation dite judéo-chrétienne, dont l’éducation nationale républicaine assure fort activement la continuité, puis les grandes organisations dans lesquelles nous pouvons être amenés à travailler ou dont nous allons être client ou prestataire, les administrations, notre entourage social, amical et familial, bref tout ce qui fait de nous un être connecté à d’autres, tout cela conspire à nous cantonner à un « sous-moi » discret, sans prétention, écrasé par le regard et l’expérience des aînés. Et ainsi se fabrique notre saboteur. Notez que le saboteur est le fruit d’une culture, qu’il est un personnage que nous pouvons extérioriser, presque mettre à la porte, une sorte de parasite du moi.

En revanche, notre Grand Moi est en nous depuis l’origine, et bien à nous. Bonne nouvelle! En particulier pour ceux qui, ayant personnifié leur saboteur, l’ont en partie déboulonné. Ils sentent en eux se réveiller, s’épanouir et se dilater ce qu’ils ont de magnifique. (Là, certains d’entre vous ricanent. Ils sont encore sous la domination de leur saboteur.)

Nous avons tous, vous avez tous, un Grand Moi bourré de talent et d’énergie. Celui qui vous permet de convaincre vos clients, de jouer une sonate de Mozart, de revisiter le gigot de 7 heures, d’écrire un poème, de motiver votre équipe, de trouver la solution du problème, de guider un être perdu, de faire un bouquet sublime, de faire rire, d’enseigner…

Imaginez-vous débarrassés de vos doutes. Qu’en feriez-vous ? Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ? Je vous ai déjà posé la question il y a quelques mois. Mais après que vous avez tordu le cou de votre saboteur, le panorama des possibles a dû s’élargir de façon spectaculaire et vous voilà prêts à laisser la place à votre Grand Moi.

Je vous propose donc, pour contrarier l’automne, sa grisaille et ses frimas, de vous atteler à son portrait! Décrivez la plus belle part de vous-même, celle qui vous mène à vos plus belles actions, idées, intuitions. Ce Grand Moi qui fait que vous vous sentez fort, solide, ancré, mais aussi créatif, généreux, curieux, en mouvement. Qui, comme cela m’arrive à l’instant précis où j’écris sur lui, vous donne des fourmis dans les mains et les pieds, fait battre votre cœur plus vite, active des millions de connections neuronales, vous fait oublier la faim, la fatigue, le manque d’argent, le manque de temps, l’heure de l’école, l’heure de dormir.

Le décrire, en parler, écrire sur lui vous fera d’abord renouer avec lui, trouver le lieu en vous où peut-être il restait tapi, recroquevillé, attendant son heure. Puis vous verrez que son contact va dégager de nouveaux horizons, vous faire changer de dimension, presque de nature. Et  je défie quiconque de ne pas se sentir plus heureux et plus fort à la fin de cet exercice. Pouvez-vous vous refuser cela ?

Ce serait merveilleux d’en faire profiter notre petite communauté de lecteurs, selon les mêmes modalités que le saboteur : vous écrivez, vous postez directement sur le blog (je vous rappelle que les pseudos sont autorisés !) ou vous m’envoyez le texte que je publie anonymement. Merci d’avance pour cette nouvelle saison de coaching interactif ! Et que ceux qui ont hésité à écrire leur saboteur se lance avec leur Grand Moi !

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